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Le Cardinal Arinze et les traductions françaises

Le Cardinal Arinze fut préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements de 2002 à 2008. Il a été interrogé par la revue Item, représentée par l'Abbé Claude Barthe et Valérie Houtart, en octobre 2004. Cet entretien a été publié dans l'Homme Nouveau. On en trouvera ci-après la partie qui traite des traductions liturgiques en français.

Parlons d’abord des traductions. Un document de ce dicastère du Culte divin, il y a trois ans, Liturgiam authenticam, avait pour thème principal : l’Eglise approuve les langues locales, dans la liturgie, mais les traductions, dans le rite latin, doit être fidèle au texte originel latin. La directive générale est celle-ci : toutes les traductions faites il y a trente ans doivent être révisées de telle sorte qu’elles soient vraiment fidèles au texte originel. Il est vrai que dans certaines langues, il est très difficile de faire une traduction littérale. Mais on ne doit pas admettre des traductions idéologisées.

Par exemple, lorsque le missel latin fait dire au prêtre : Orate fratres ut meum ac vestrum sacrificium acceptabile fiat apud Deum Patrem omnipotentem [1] , un traducteur qui n’accepte pas de faire la différence entre le peuple et le célébrant dira : « Priez mes frères afin que notre sacrifice, etc. » C’est cette sorte de traductions idéologisées que l’on doit éviter. Mais il ne s’agit pas seulement de la langue anglaise ! Même les Français… Regardez donc comment vous traduisez l’Orate frates…en français : « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise ». C’est tout. Ce n’est pas une traduction, c’est une belle phrase, une très belle phrase, mais ce n’est pas une traduction du texte latin. La réponse à l’invitation du prêtre est dans le missel latin : Suscipiat Dominus sacrificium de manibus tuis ad laudem et gloriam nominis sui, ad utilitatem quoque nostram, totiusque Ecclesiae suae sanctae [2] . Et que dites-vous en français ? « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». Ce n’est pas une traduction.

Mais les traductions ne sont pas la cause principale des difficultés. Leur cause principale est que le célébrant ne suit pas le texte approuvé. Si chaque prêtre suivait les livres liturgiques approuvés par l’épiscopat du pays et par la Congrégation romaine agissant au nom du pape, il y aurait beaucoup moins de problèmes et d’abus. Le problème vient de ce que pas mal de prêtres croient que la créativité est la grande chose à promouvoir. Chaque prêtre, selon eux, doit célébrer la messe pour montrer qu’il a une personnalité propre qui fabrique une chose bien à lui en inventant chaque fois quelque chose de personnel.

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